«Partez à la découverte de l'Afrique noire et des Pygmées... Ils sont à Yvoir ; pour la première fois, ils sont venus du Cameroun en Belgique pour vous présenter leur culture, leur mode de vie, leurs danses...», peut-on lire sur le site Internet de la commune. Depuis début juillet et jusqu'à la fin du mois d'août, au parc animalier de Champalle, sur les rives de la haute Meuse, une exposition présente la vie des Pygmées bakas. Objectif : récolter des fonds pour construire des puits, quatre dispensaires et quatre écoles au sud du Cameroun. L'opération se veut humanitaire : «Aider ce peuple qui vit, en ce début de troisième millénaire, comme nous il y a deux mille ans.»
Dans la serre à papillons, un village a été reconstitué et des mannequins y animent les scènes de pêche, de chasse, de recherche de miel. Des postes de télévision (en panne à cause de l'humidité) sont censés montrer la vie quotidienne de ces habitants de la forêt. Plus loin, une dizaine de huttes ont été construites par huit Pygmées venus spécialement d'Afrique. «Ils chanteront et danseront pour vous remercier de votre présence», indique le prospectus de la visite.
«Zoo humain.» Depuis quelques jours pourtant, les Pygmées ne chantent plus et ne dansent plus. Fâcheuse réminiscence de ces temps où la Belgique coloniale exhibait des Congolais pour animer son Exposition universelle, l'initiative a déclenché une vive polémique. «C'est un zoo humain», dénonce le Mouvement des nouveaux migrants (MNM). L