Menu
Libération

Décès de Daniel Timsit

Article réservé aux abonnés
L'écrivain qui rêvait d'une Algérie plurielle est mort à 75 ans.
publié le 10 août 2002 à 0h37

L'Algérie n'aura pas été que son lieu de naissance. Elle aura décidé de l'itinéraire de Daniel Timsit, emporté à 75 ans par une crise cardiaque et enterré mercredi dans l'Ariège. Médecin, écrivain, politique, il vouait un amour profond à l'Algérie. «Mais à une Algérie des humbles, de ces militants de base qui passent toujours à la trappe dans la littérature officielle», remarque l'éditeur Abderrahmane Bouchène en évoquant ce «juste, cette race qui est en train de disparaître mais dont on a tant besoin».

Né en 1928 dans une famille juive à Alger, l'étudiant en médecine s'engage vite auprès des nationalistes algériens. Militant du PCA (Parti communiste algérien), il organise, fin 1955, avec les étudiants nationalistes la première grève contre la torture à l'université. Cet engagement va de pair avec une aide logistique au FLN jusqu'à son arrestation en octobre 1956. Il notera tout de ses années de détention : lectures, rêve de cette Algérie plurielle qui, finalement, ne sera pas... Ce «journal de prison» sera publié quarante ans plus tard, en 2002, aux éditions Bouchène-Flammarion sous le titre Récits de la longue patience, après deux ouvrages, Algérie, récit anachronique et Suite baroque, histoire de Joseph, Slimane et de nuages (Bouchène, 1998 et 1999).

Illusions, désillusions : Daniel Timsit ne se départira jamais d'une tendresse et d'une lucidité envers l'Algérie où il travailla après l'indépendance, notamment dans la réforme agraire avant d'exercer la médecine à Alger. Rent