Islamabad envoyé spécial
L'office venait de prendre fin et les fidèles commençaient à sortir de l'église. Des femmes pour la plupart, mem bres du personnel médical du Christian Hospital de Taxila, clinique privée mais bon marché, tenue par des religieuses, spécialisée dans les soins oph- -talmologiques. Aux portes de la chapelle, trois hommes accourent, armés de pistolets, et lancent leurs grenades dans l'enceinte de l'hôpital. Deux infirmières et une aide-soignante sont tuées sur le coup. Les blessés seraient au nombre de 26, certains dans un état grave. Un nouveau choc pour la minorité chrétienne du Pakistan, tout juste 2 % d'une population de 145 millions d'habitants très majoritairement musulmane. L'attaque lors du service des mâtines, vendredi à Taxila, ville toute proche de la capitale, intervient à peine quatre jours après l'assaut d'un commando islamiste contre une école protestante, à Murree, autre faubourg d'Islamabad. Une agression au cours de laquelle six employés pakistanais ont trouvé la mort pour défendre la vie des élèves, dont plusieurs dizaines de jeunes Occidentaux, enfants d'expatriés qui étudient dans ce collège huppé.
Minorité visée. Si le drame de Murree semblait surtout viser les étrangers en poste au Pakistan, celui de Taxila ciblait nettement la communauté chrétienne pakistanaise. «Les 200 patients traités par nos services sont tous pakistanais», précise Clement Bakhshi, l'administrateur de l'hôpital. L'attentat n'en était pas moins conçu pour faire l