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Libération

Gerhard Schröder refuse de s'engager contre l'Irak

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L'opposition accuse le chancelier de renforcer Saddam.
publié le 10 août 2002 à 0h37

Berlin de notre correspondante

Le couplet sur l'Irak fait maintenant partie de chaque discours de Gerhard Schröder, parti en campagne pour les législatives du 22 septembre. «Il ne faut pas compter sur nous pour des aventures militaires», va répétant le chancelier. Avec lui, l'Allemagne suit une «voie allemande», ce qui, a-t-il réitéré vendredi soir «signifie que l'Allemagne ne participera pas" à une éventuelle attaque américaine contre l'Irak, ne laissant aucune place au doute

Boomerang. Lancé à d'évidentes fins électoralistes (Gerhard Schröder a besoin de remobiliser l'électorat social-démocrate, qui a gardé une fibre pacifiste), l'argument semble pourtant en train de revenir en boomerang contre son auteur. «Le chancelier a besoin d'une guerre», ironisait vendredi le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung, observant que seule une tragédie de cet ordre pourrait encore assurer sa réélection : à défaut de vraie guerre, Schröder en agiterait une «virtuelle». Edmund Stoiber, le candidat conservateur, profite, lui, de ces sorties du chancelier, pour se poser en contre-modèle de vertu européenne et atlantiste : ce dont l'Allemagne a besoin n'est pas d'une «voie allemande», mais plutôt d'une «politique européenne», rétorque-t-il, sans trop s'étendre sur la question de l'Irak, encore «hypothétique».

Rechute. «Ce que fait Schröder est une catastrophe», selon Frank Umbach, analyste à la DGAP, société allemande de recherche sur la politique étrangère. «C'est la contradictio