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Libération

Plainte contre un journal égyptien

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La Licra accuse le quotidien «Al-Ahram» de propos antisémites.
publié le 10 août 2002 à 0h37

«Nous, antisémites ? Nous sommes arabes, donc sémites ! C'est absurde de nous taxer d'antisémitisme !» Pour les Egyptiens, la cause est entendue : d'un point de vue lexical, la plainte déposée à Paris, par la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), contre Ibrahim Nafie, directeur du premier quotidien gouvernemental égyptien, Al-Ahram, est un non-sens.

Métaphore. Le 28 octobre 2000, un mois après le début de l'Intifada, Al-Ahram publiait une chronique intitulée : «Des galettes juives faites de sang arabe.» L'article relatait l'histoire d'un prêtre assassiné au XIXe siècle par un rabbin syrien, qui aurait utilisé le sang de sa victime pour préparer du pain azyme. Selon Ibrahim Nafie, cette histoire «authentifiée par des archives juridiques» avait été utilisée par le chroniqueur Adel Hamouda pour illustrer métaphoriquement la politique du gouvernement israélien envers les Palestiniens. «Cela n'avait rien de métaphorique», s'insurge l'avocat de la Licra, Marc Lévy. «C'est un exemple de propagande antisémite digne du "Protocole des sages de Sion".»

A Paris, la Licra avait pris connaissance de la chronique via le site Internet du journal, avant qu'elle n'en soit retirée. L'article incriminé était cependant imprimé dans la version papier du quotidien, diffusé en France à plus d'un millier d'exemplaires. L'association antiraciste a donc porté plainte pour «incitation à la haine raciale» contre Al-Ahram et Ibrahim Nafie, directeur de la publication et responsable de son co