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Libération

Le président Uribe décrète l'état d'urgence en Colombie.

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Depuis son investiture, les violences ont fait 115 morts.
publié le 13 août 2002 à 0h39

Accueilli par une vague de violences qui a fait 115 morts en cinq jours, le nouveau président Alvaro Uribe a décrété hier l'état d'urgence, comme l'y autorise la Constitution «en cas de grave altération de l'ordre public susceptible d'attenter de façon imminente à la stabilité institutionnelle et à la sécurité de l'Etat». Depuis trente-huit ans, la guerre civile entre guérillas d'extrême gauche, armée et paramilitaires d'extrême droite fait chaque année plusieurs milliers de victimes. Mais l'investiture mercredi d'Uribe, élu triomphalement sur la promesse d'un retour à l'ordre, a été saluée par une salve sanglante qui ressemble à une déclaration de guerre.

Attaques. Malgré la présence de 20 000 policiers dans les rues de Bogota et son survol par un avion-espion américain, quatorze roquettes ont été lancées vers le palais présidentiel où se trouvaient 600 invités, dont 5 chefs d'Etat latino-américains. Le palais n'a pas été touché, mais ces attaques attribuées aux Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes, 17 000 hommes) ont fait 21 morts et plus de 50 blessés dans la banlieue pauvre de la capitale. Cent autres ogives dirigées sur le palais ont été désamorcées de justesse. Depuis, une série de combats dans le pays entre les guérillas, les paramilitaires et l'armée ont fait au moins 94 victimes.

En annonçant hier, au terme d'un Conseil des ministres qui a duré une partie de la nuit, ce que l'on appelle en Colombie l'état de «commotion intérieure», le ministre d