Menu
Libération

Zimbabwe: Mugabe inflexible

Article réservé aux abonnés
Le Président a confirmé hier les expropriations de fermiers blancs.
publié le 13 août 2002 à 0h39

Robert Mugabe fait monter la pression. Pour la première fois depuis la fin du compte à rebours portant sur l'expropriation des fermiers blancs, le président zimbabwéen s'est exprimé hier. Un discours très attendu par les fermiers qui espèrent encore un miracle. Las, Mugabe n'a laissé aucun doute possible. «La date limite est maintenue et nous souhaitons que tous ceux qui sont intéressés par l'exploitation de terres soient sur place pour la saison des pluies», c'est-à-dire au début du mois de septembre.

Occupations violentes. Depuis le 8 août, 1 600 fermiers selon le gouvernement, 2 900 d'après le Syndicat des fermiers commerciaux (CFU) sont censés quitter leurs fermes, faute de quoi ils risquent au moins deux ans de prison. Pour l'instant, seuls 400 fermiers sont partis. Beaucoup ont cependant cessé de travailler et fermé la maison familiale, profitant du week-end prolongé dû à la fête nationale commémorant les «héros» de l'indépendance. Certains pourraient reprendre le travail aujourd'hui. La police n'est jusqu'à présent pas intervenue pour faire respecter par la force les ordres d'expropriation. Mais les occupations violentes, souvent opérées par des groupes d'«anciens combattants» ou des milices du parti au pouvoir, pourraient se multiplier dans les prochains jours. Une dizaine de fermiers blancs et plus de 50 ouvriers agricoles ont été tués depuis le début, en février 2000, de la campagne démagogique de Mugabe contre les inégalités foncières ­ pourtant bien réelles ­ entr