Malgré un large soutien populaire, le président Hugo Chavez apparaît aujourd'hui très isolé à la tête du Venezuela. Hier, plusieurs centaines de manifestants protestaient encore devant le Tribunal suprême de justice. Car pour la troisième fois en deux semaines, les magistrats de ce tribunal ont refusé, mercredi, que quatre officiers impliqués dans le putsch d'avril soient jugés pour rebellion militaire. En cela, ils donnent raison, de fait, à l'opposition vénézuélienne, qui affirme que Chavez avait donné sa démission et que les militaires n'ont fait que remplir un vide du pouvoir.
Le scénario des événements d'avril ressemble pourtant bien à celui d'un putsch. Le président Chavez a été arrêté dans la nuit du 11 au 12 avril. Le 12, le général de division Efrain Vasquez lui retirait l'appui de l'armée de terre et ordonnait sa détention. Le vice-amiral Ramirez Perez était nommé ministre de la Défense du gouvernement, mis en place par les putschistes et dirigé par le chef du patronat, Pedro Carmona, réfugié depuis fin mai en Colombie. Ces deux militaires, ainsi que les deux autres haut-gradés mis en cause, arguent aujourd'hui qu'il n'y a pas eu usage des armes, donc pas de putsch. Ecarté du pouvoir pendant quarante-sept heures, Hugo Chavez n'avait retrouvé son fauteuil présidentiel que grâce à la mobilisation, dans les rues, de dizaines de milliers de partisans et à l'appui d'officiers restés fidèles à l'ancien parachutiste.
A l'annonce de ce verdict, des émeutes ont éclaté dans la