Berlin de notre correspondante

Les palais du centre historique de Dresde sont devenus des îles, qui trem pent dans l'immonde bouillon brun. Au petit matin vendredi, les pompiers ont renoncé à sauver l'Opéra Semper et le Zwinger, palais baroque voisin, dont ils essayaient de pomper l'eau des caves. «Nous abandonnons la place du Théâtre», ont annoncé vendredi les secouristes, vaincus par les eaux de l'Elbe qui montaient encore et encore.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, le flot venu de Bohême a dépassé le record de 8,77 m, mesuré à Dresde le 27 mars 1845. La si belle Elbe, qui n'atteint que deux mètres ici normalement en cette saison, était à plus de 9 mètres vendredi soir, et continuait encore de monter. Les experts s'attendent à ce qu'elle atteigne 9,50 m. Tous les ponts de la ville, fragilisés par le bouillonnement des flots, ont été fermés, coupant la cité en deux. Quelque 30 000 personnes ont dû quitter leur domicile. Les dernières nouvelles en provenance de l'amont tchèque laissaient pourtant espérer que le pic serait atteint dans la nuit de vendredi et que les eaux commenceraient à redescendre samedi.

Boue. A Dresde vendredi, la Deuts che Bahn attaquait au Kärcher l'intérieur des distributeurs automatiques de bil lets. La gare centrale de la ville, qui a pu être vidée, laisse entrevoir ce qui attend encore la région quand la décrue viendra enfin. L'eau en se retirant laisse une boue qui se solidifie très vite si elle n'est pas aussitôt nettoyée. «On ne reviendra pas vraim