Machakos (Kenya) envoyé spécial
Cinq semaines pour tirer un trait sur le plus vieux conflit armé du continent africain, responsable de plus de deux millions de morts. C'est le défi lancé au gouvernement islamiste de Khartoum et à son principal ennemi, la rébellion sudiste de l'Armée de Libération des Peuples du Soudan (SPLA), en guerre depuis dix-neuf ans. Les pourparlers en faveur d'un cessez-le-feu ont repris le 12 août à Machakos, au Kenya. Cette grosse bourgade perdue au milieu de la savane est un des atouts des médiateurs kenyans dans le cadre de cette deuxième session de négociations. Les représentants des deux parties n'auront pas grand-chose d'autre à y faire que se parler.
Les spécialistes du dossier, habitués aux négociations avortées à répétition, furent les premiers surpris le mois dernier par toutes les rumeurs positives filtrant du premier «round» de discussions, déjà à Machakos. Certains ont dû croire à une blague quand le gouvernement donna son feu vert à l'organisation, dans six ans, d'un référendum d'autodétermination pour le Sud. C'était une vieille revendication des rebelles sudistes, qui furent, eux-mêmes, pris de court quand les médiateurs leur annoncèrent la nouvelle. L'autre grande avancée du «protocole de Machakos», signé le 20 juillet : la liberté religieuse pour le Sud, traditionnellement chrétien et animiste, le gouvernement acceptant de limiter l'application de la charia, la loi islamique, aux régions peuplées de musulmans. Une décision qui réjouir