Washington
de notre correspondant
Avec l'approche des élections du 5 novembre, le soutien de la classe politique américaine aux projets d'invasion de l'Irak, solide au printemps dernier, s'effrite de plus en plus. Au Sénat ou à la Chambre, les élus des deux partis affichent de plus en plus ouvertement leur scepticisme. Il y a quelques jours, le sénateur Carl Levin du Michigan, qui préside la commission de la défense, a mis en garde contre le risque de voir, en cas d'attaque, Saddam Hussein utiliser, le dos au mur, ses armes de destruction massive. Il suggère de «continuer les pressions pour que l'ONU reprenne ses inspections en Irak». Le Texan Dick Armey, un des animateurs de la majorité républicaine de la Chambre, a de son côté estimé qu'une attaque déclenchée en l'absence de toute provocation serait difficile à justifier et aliénerait le soutien de tous les autres pays : «Ce ne serait pas conforme avec ce qu'a été notre nation et avec ce qu'elle aspire à être.» D'autres républicains, comme les sénateurs Dick Lugar (Indiana) et Chuck Hagel (Nebraska), ont également invité le gouvernement à la prudence.
«Armageddon». Déboulant cette semaine dans le débat, deux poids lourds républicains, Henry Kissinger (ex-éminence grise de Nixon puis secrétaire d'Etat) et Brent Scowcroft (ancien conseiller pour la sécurité nationale de Bush-père), ont également appelé à la retenue. Dans le Washington Post, le premier a estimé que toute guerre devait être soigneusement préparée sur le terrain d