Menu
Libération

Les vessies britanniques se mobilisent

Article réservé aux abonnés
Inquiétude après la disparition de la plupart des toilettes publiques.
publié le 17 août 2002 à 0h40

Londres intérim

Tout juste 150 ans après l'inauguration des premiers WC publics à Fleet Street, les défenseurs des toilettes publi ques broient du noir. En à peine huit ans, la moitié des loos publics du royaume a disparu. «Sauvons nos toilettes publiques !», sans elles, «les droits des femmes font un saut en arrière et les rues menacent de retourner à l'insalubrité de l'ère victorienne», clament les lobbyistes de l'Association britannique des toilettes (BTA).

La Royal Society of Chemistry s'en est même mêlée, avec un appel solennel à la population : «Arrêtons de vandaliser nos toilettes !» La corporation des pharmaciens britanniques s'adresse aussi aux «gens de la nuit» : «Drogués, prostitués, homosexuels, cessez de vous y retrouver.» La dégradation criminelle de nombreuses toilettes est en effet souvent à l'origine de leur destruction. Pourtant, la ville de Londres essaie par exemple de les remplacer par des urinoirs mobiles temporaires pour soulager les envies pressantes des soûlards du week-end et freiner une pratique de plus en plus courante : uriner dans la rue à la vue de tous.

«Revo-loo-tion». Le Council de Westminster ne peut cependant s'enorgueillir aujourd'hui que de 32 toilettes publiques dont seulement 2 fonctionnent 24 heures sur 24, à Covent Garden et à Leicester Squa re. C'est peu pour les trente millions de touristes déferlant chaque année à Londres. Les conseillers de Tony Blair ne manquent pas d'idées pour «revo-loo-tionner» (c'est le jeu de mots favori de la