Ramallah envoyée spéciale
Il ne porte plus son uniforme vert olive de colonel, il n'a plus de fonction officielle mais continue d'exercer une indéniable emprise sur le puissant appareil qu'il dirigeait il y a deux mois encore : les forces de la Sécurité préventive en Cisjordanie. Dans sa nouvelle maison ultramoderne d'Oum-Sharayat, bâtie au sommet d'une colline surplombant Ramallah, Jibril Rajoub a accepté de répondre aux questions de Libération au moment où les différentes factions palestiniennes tentent de s'entendre sur un arrêt des attentats en Israël. Vêtu d'un complet gris, très calme, il parle de Yasser Arafat, qui l'a démis de ses fonctions au début de l'été, de la paralysie actuelle des services de sécurité et de ses ambitions politiques.
Que faites-vous de vos journées depuis que vous ne dirigez plus la Sécurité préventive ?
Je regarde la télévision, je lis les journaux, je reçois des gens. Nous vivons tous enfermés chez nous, ici en Cisjordanie, à cause du bouclage, du couvre-feu... Je ne pense pas qu'avoir un titre officiel soit si important. Tout le monde me respecte ici. En tant que membre éminent du Fatah (le mouvement de Yasser Arafat, ndlr), je joue encore un grand rôle.
Est-ce vrai que vos hommes refusent d'obéir à votre successeur, Zuhair Manasra ?
Quand le Président (Arafat, ndlr) m'a dit qui il voulait nommer à ma place, je lui ai affirmé qu'il n'avait pas choisi la bonne personne. Mes officiers supérieurs sont allés le voir pour lui dire la même chose. Je ne