Cracovie correspondance
Malgré son âge avancé et les maladies qui le rongent, le pape reste la plus grande autorité des Polonais. Hier, à Cracovie, sous un soleil de plomb, la messe, célébrée en plein air, a attiré 2,2 millions de fidèles. Une affluence jamais atteinte lors des sept précédents pèlerinages de Jean Paul II dans son pays natal.
Arrogance. Dans son homélie, le pape a une nouvelle fois dénoncé le libéralisme, qui oublie les plus faibles, et évoqué les victimes des transformations économiques. Il a également dénoncé l'arrogance de l'homme qui interfère «dans le mystère de la vie humaine». «Il prétend décider, grâce à des manipulations génétiques, de la vie de l'homme et fixer les limites de la mort», a-t-il dit en condamnant toute forme d'euthanasie. Enfin, il a souligné que «le XXe siècle, en dépit des succès indiscutables dans de nombreux domaines, a été marqué par le "mystère de l'iniquité"». «Nous sommes entrés dans le troisième millénaire avec cet héritage de bien mais aussi de mal, a estimé le souverain pontife. Devant l'humanité s'ouvrent des nouvelles perspectives de développement et, en même temps, des dangers inconnus jusqu'à présent.»
Retraite. A la fin d'un office exceptionnellement long, Jean Paul II n'a pu cacher son émotion face à la foule qui scandait : «Reste avec nous, ici tu es à la maison.» «J'aimerais vous dire au revoir et que je voudrais vous revoir à nouveau, mais ceci est entièrement entre les mains de Dieu», a-t-il dit. Retenant ses larmes,