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Libération

Bethléem fait mine de croire à la détente

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Habitants et élus redoutent la mainmise de Jérusalem.
publié le 20 août 2002 à 0h41

Bethléem envoyée spéciale

Une fois passé le check point qui filtre l'accès à la ville palestinienne de Bethléem, il suffit de tourner la tête vers ce qui était, il y a quelques mois, un tapis vert d'oliviers et d'amandiers. Dans une tranchée atteignant parfois quatre mètres de profondeur, les Israéliens ont commencé à installer d'immenses rouleaux de barbelés qui formeront bientôt la «clôture de sécurité» censée protéger Israël des kamikazes palestiniens. Les travaux ont démarré il y a plusieurs semaines, sans aucune concertation avec les propriétaires palestiniens des terres et des maisons qui seront détruites ou annexées.

Recul. Les expropriés ont appris le projet par le bouche à oreille ou la presse. Ils savent aussi que la municipalité de Jérusalem a pris le prétexte de cette clôture pour essayer de mener à bien un projet qu'elle caresse depuis longtemps : le recul des frontières de Jérusalem au-delà de la tombe de Rachel, ce lieu saint juif qui forme une enclave israélienne à l'entrée de Bethléem. Ce projet, qui devrait être évoqué demain en réunion de cabinet par certains ministres du gouvernement Sharon, ferait passer sous contrôle israélien quelque 25 000 m2 et environ 3 000 Palestiniens de Bethléem, soit près d'un quart de la ville. «Vous pensez que ces gens-là veulent vraiment la paix ? Bethléem va être détruit par ce plan. Nous avons demandé à notre ministre de l'Intérieur d'évoquer le sujet avec ses interlocuteurs israéliens, s'insurge Jamal Salman, le directeur de