Sa mort aurait pu marquer la fin d'une époque celle du terrorisme des années 70 et 80 «sponsorisé» par les Etats arabes si lui-même n'avait pas disparu de la scène depuis quasiment dix ans. Abou Nidal n'en reste pas moins une figure légendaire du terrorisme mercenaire du Proche-Orient. Et, comme tel, il aura charrié toutes les rumeurs, toutes les «intox» et bien sûr tous les crimes. Car le «palmarès» d'Abou Nidal confirme que celui qui fut le «terroriste le plus recherché du monde», avant Oussama ben Laden, n'usurpa nullement cet intitulé. Une bonne vingtaine de pays arabes et occidentaux furent en effet la cible de ses attentats, qui ne firent pas moins de 900 victimes tuées et blessées, dont d'innombrables cadres palestiniens, bien plus en tout cas que d'Israéliens.
Comme il se doit, le personnage fut, lui, insaisissable et mystérieux. Déclaré mort à plusieurs reprises la presse arabe raconta même ses funérailles à Bagdad en 1984 il ressuscita autant de fois.
Rares photos
Le visage de ce petit homme, mince, à la voix stridente, fumant cigarette sur cigarette, demeure ainsi peu connu. On dispose seulement de rares photos de lui. Sur l'une d'elles, il apparaît barbu, vêtu d'un treillis militaire, coiffé d'une casquette de para ; sur une autre la plus connue , il est en chemise ouverte civile, rasé de près et le front dégarni. «On aurait dit M. Tout-le-Monde, costume-cravate et chaussures impeccablement cirées, sans arme apparente», raconte Lucien Bitterlin, un des ra