Pour la première fois depuis que des informations filtrent sur les convois de la mort dans lesquels des centaines de prisonniers talibans auraient péri asphyxiés, les Etats-Unis ont officiellement réagi, renvoyant la balle à l'Afghanistan. Car s'il s'agit de crimes de guerre, comme le font penser les informations recueillies par des organisations humanitaires et par l'hebdomadaire Newsweek, leurs alliés, les forces de l'Alliance du Nord, en sont directement responsables.
«Nous sommes en train de nous renseigner sur les circonstances de ces événements, a déclaré lundi un responsable du département d'Etat, Philip Reeker. Nous avons souligné et nous continuerons à le faire auprès des autorités afghanes qu'il est important d'enquêter sur les violations des droits de l'homme et les crimes de guerre présumés.»
Commission d'enquête. La veille, après avoir tenté d'alerter les autorités américaines et afghanes, l'organisation américaine Médecins pour les droits de l'homme (PHR) avait demandé au Conseil de sécurité de l'ONU de créer une commission d'enquête afin de vérifier l'existence d'un charnier à Dasht-e-Leili, près de la ville de Sheberghan (nord-ouest). En janvier, deux médecins de cette organisation s'étaient rendus à la prison de Sheberghan, où croupissent plus de 3 000 talibans ou présumés tels, depuis leur reddition en novem bre 2001 aux forces de l'Alliance du Nord. Les témoignages qu'ils recueillent alors sur le transfert des prisonniers depuis Kunduz, tombé le 20 novem