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Libération

Face-à-face haineux autour du président vénézuélien

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Hugo Chavez a fait appel du verdict de non-lieu accordé aux putschistes du 11 avril. Dans les rues de Caracas, chavistes et antichavistes s'affrontent.
par Pablo AIQUEL
publié le 23 août 2002 à 0h43

Caracas correspondance

Les principaux sièges du pouvoir tiennent dans un mouchoir de poche: l'Assemblée nationale et la mairie, plus loin le palais présidentiel, entre les deux des ministères et, plus haut, le Tribunal suprême de justice. C'est un théâtre idéal pour les manifestations des partisans du président Hugo Chavez. Spécialement le palais Miraflores, «territoire chaviste» à quelques encablures des quartiers défavorisés de l'ouest. Ces dernières semaines, la température a grimpé dans cette partie de la capitale vénézuélienne : affrontements entre chavistes et police métropolitaine ou garde nationale (équivalent des CRS), rues bloquées, courses-poursuites...

Pour les résidents, c'est l'angoisse permanente. «Cela fait plus d'un mois qu'on travaille au ralenti», raconte un vendeur de journaux. «Je dois toujours avoir du vinaigre à la maison, à cause des gaz lacrymogènes», se plaint une voisine. A l'est de la capitale, autre ambiance, pas plus sereine. Restaurants, bars et centres commerciaux des classes moyennes et privilégiées sont désormais interdits aux personnalités proches du gouvernement : député, maire ou même ministre, celui qui s'y aventure est expulsé sous les sifflets ou au son des cacerolazos (bruits de casseroles, ndlr).

Bataille. Le pays s'est installé dans un climat de tension malsain, alimenté par les rumeurs de nouveau putsch et la haine entre chavistes et antichavistes. La politique est devenue le principal sujet de conversation, le plus périlleux aussi, a