Budapest
de notre correspondante
La Hongrie redécouvre tout un pan de son passé longtemps occulté. Dénoncé en juin par la presse de droite comme un ex-agent communiste, le Premier ministre Péter Medgyessy (socialiste, ex-communiste) a dû reconnaître avoir travaillé pour le contre-espionnage communiste au ministère des Finances, entre 1978 et 1982. Il a ensuite proposé la création de deux commissions parlementaires, l'une chargée d'enquêter sur son propre cas, l'autre d'examiner celui des membres de tous les gouvernements qui se sont succédé depuis 1990. Selon cette dernière commission, les anciens agents se retrouvent surtout... dans les cabinets conservateurs. A l'annonce que la commission publierait les noms début septembre, deux politiciens de droite ont avoué le 16 août avoir coopéré avec les services secrets communistes : Zsigmond Jarai, ancien ministre des Finances sous le gouvernement de Viktor Orban et actuel gouverneur de la banque centrale, et Imre Boross, également ancien ministre. Comme Medgyessy, ils avaient le grade d'officier et ont mis leur expertise des milieux financiers internationaux au service du contre-espionnage, Jarai jusqu'en 1989 et Boross jusqu'en 1993. L'affaire fait grand bruit et la virulence avec laquelle le Président, le conservateur Ferenc Madl, critique l'action «inconstitutionnelle» de la commission nourrit le soupçon que son nom figurerait aussi sur la liste.
Pas d'épuration. En fait, si la droite abrite davantage d'ex-agents, c'est parce que