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Libération

Maquis islamiste au Kurdistan d'Irak

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Le groupe Ansar al-Islam, renforcé par des hommes d'Al-Qaeda, harcèle les soldats du «gouvernement» kurde au nord d'Halabja.
publié le 24 août 2002 à 0h44

En cas d'intervention américaine contre Bagdad, c'est sur ce front presque oublié, loin des troupes irakiennes, que pourrait commencer la guerre. A quelques kilomètres au nord d'Halabja, la ville symbole du martyre kurde, où 5 000 civils périrent gazés en 1988 par l'armée de Saddam Hussein, cette zone est déjà surnommée «le Tora Bora de l'Irak» : terrés dans les montagnes adossées à la frontière iranienne, 400 à 800 islamistes kurdes de l'organisation Ansar al-Islam, renforcés par 70 combattants d'Al-Qaeda, des Arabes revenus d'Afghanistan, guerroient contre l'Union patriotique du Kurdistan (UPK).

«Aux mortiers, aux kalachnikovs et aux lance-roquettes, les combattants d'Ansar al-Islam et d'Al-Qaeda nous tirent dessus quotidiennement. Et nous répliquons», explique le commandant Shekh Jafar, de l'UPK, la formation qui dirige le «gouvernement» kurde de Soulemanieh. Depuis juillet, Shekh Jafar a reçu l'appui de 2 000 soldats supplémentaires ­ ils sont désormais 3 000 ­ prêts à en découdre avec les militants islamistes. A l'aide de bulldozers, les peshmergas (combattants kurdes) de l'UPK multiplient positions militaires, tranchées et nids de mitrailleuses, afin d'étouffer dans l'oeuf la menace que font planer sur eux les extrémistes islamistes. Début août, des officiers britanniques et américains sont venus repérer les lieux, pour préparer vraisemblablement un appui aérien, en cas d'offensive de l'UPK.

Alliance de circonstance. Le groupe Ansar al-Islam («Partisans de l'Islam»), exp