Rome de notre correspondant

A peine quelques semaines après la dernière offensive de la majorité de Silvio Berlusconi pour limiter le pouvoir des procureurs, la bataille judiciaire fait de nouveau rage en Italie. Tandis que les parlementaires de droite affûtent leurs armes en vue de la prochaine campagne d'automne contre les juges et que l'opposition de gauche appelle à descendre dans la rue, le 14 septembre, pour défendre la légalité, l'un des hommes clés du dispositif mis en place par Silvio Berlusconi se retrouve au centre d'une tourmente politico-judiciaire. A la fois avocat du Cavaliere dans le cadre du procès SME pour corruption de magistrats et président de la Commission justice à la Chambre des députés, Gaetano Pecorella a été placé sous enquête pour «complicité» avec un autre de ses clients, le militant d'extrême droite Delfino Zorzi.

Réfugié au Japon, ce dernier a déjà été condamné en 2001 à la réclusion à perpétuité pour l'attentat à la bombe de Piazza Fontana à Milan, qui, avec 16 morts, sonna le début des années de plomb, en 1969. Mais l'homme est également soupçonné d'être impliqué dans un attentat à Brescia, qui avait fait 8 morts et 100 blessés en 1974. Le repenti Martino Siciliano, qui avait d'abord témoigné contre le néofasciste Zorzi, soutient aujourd'hui qu'il a été payé 500 000 dollars pour retirer ses accusations. Et d'ajouter que l'avocat aurait servi d'intermédiaire pour la transaction, même s'il reconnaît «n'avoir jamais rencontré personnellement Pecor