Berlin de notre correspondante
«Alors ? Comment tu les as trouvés ? Etonnant le Stoiber, non ?» Dans la rue, le métro ou les bureaux berlinois, hier matin, les bribes de conversations volées aux passants avaient presque toutes le même thème : le «duel» Schröder-Stoiber. Près de 15 millions de téléspectateurs ont suivi dimanche soir ce premier affrontement direct entre les deux principaux candidats aux législatives du 22 septembre (soit un taux d'audience de 44,4 %). «Cela équivaut à l'audience d'un grand match de foot, une finale de Champions League par exemple», se réjouissait-on hier à RTL et à Sat1, les deux chaînes privées, d'ordinaire farouches concurrentes, qui ont organisé ce premier face-à-face de l'histoire politique allemande. Ce fut tout de même moins que la finale Allemagne-Brésil du Mondial en juin, qui avait assis 26 millions d'Allemands devant leur téléviseur.
Surcoût. Edmund Stoiber a créé la surprise de ce duel, jugeaient hier la plupart des commentateurs, étonnés par l'aisance dont le candidat conservateur a soudain fait preuve. «Monsieur le chancelier fédéral, vous aviez promis que, sous votre mandat, le nombre de chômeurs serait ramené à moins de 3,5 millions, a attaqué le Bavarois. Nous en avons maintenant plus de 4 millions. Cela représente un surcoût de 11,5 milliards d'euros causé par votre mauvaise politique.»
Debout à côté, accroché à son pupitre, Gerhard Schröder a laissé pleuvoir les coups, souvent sans réagir. Sans cesse houspillé par son rival, acc