Dans un entretien exclusif au quotidien anglais The Guardian, le grand rabbin de Grande-Bretagne, Jonathan Sacks, s'engage pour la première fois publiquement dans le conflit israélo-palestinien. Il affirme notamment que la politique d'Israël est «incompatible» avec les idéaux les plus sacrés du judaïsme. Le conflit actuel avec les Palestiniens «corrompt» la culture israélienne, estime-t-il. Des propos qui risquent d'en étonner plus d'un en Grande-Bretagne, où Jonathan Sacks a su ménager les susceptibilités de chacun depuis 1991, date à laquelle il a pris ses fonctions de grand rabbin des juifs orthodoxes de Grande-Bretagne.
Participant régulièrement à l'émission de radio de la BBC Thought for the Day, éditorialiste, Jonathan Sacks est devenu au fil des ans une des rares éminences spirituelles du pays dont l'influence dépasse de loin la communauté des 280 000 juifs (orthodoxes et libéraux) de Grande-Bretagne. Longtemps partisan de la paix et d'un soutien infaillible à Israël, Sacks fut pendant des années en contact régulier avec le Premier ministre Yitzhak Rabin. Les propos qu'il tient aujourd'hui le placent cependant en porte-à-faux avec l'opinion publique anglaise d'origine juive qui a suivi le durcissement à droite de la société israélienne depuis deux ans. Des observateurs craignent qu'une «vague de colère» n'accueille ses prises de position. «Je considère la situation actuelle tout à fait tragique», explique-t-il.
Idée à creuser. En 1967, Jonathan Sacks était déjà «convain