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Libération

Suède : le terroriste blanchi se présente aux législatives

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Les péripéties du candidat Aden, soupçonné d'avoir financé Al-Qaeda, relancent le débat sur l'intégration.
publié le 28 août 2002 à 0h46

Stockholm

de notre correspondant

Avant même de briguer un siège de député aux élections législatives du 15 septembre prochain, Abdirisak Aden s'était fait un nom en Suède. Arrivé de Somalie il y a douze ans, ce citoyen suédois de 34 ans était, jusqu'à lundi soir, un terroriste en puissance, soupçonné par les Américains de financer Al-Qaeda. Finalement blanchi par Stockholm et Washington, Abdirisak Aden a tiré de sa «mésaventure» le principal thème de la campagne qu'il mène sous les couleurs du parti social-démocrate : l'intégration des immigrés et l'égalité de tous devant la loi.

Victime de la traque. De la même manière qu'il s'est battu pour faire reconnaître ses droits face à la décision américaine, il veut désormais faire reconnaître les droits des immigrés en Suède. Ancien secrétaire de la branche suédoise d'Al-Barakat, une fondation qui transférait de l'argent de la diaspora somalienne vers la Somalie, Abdirisak Aden a fait les frais de la traque mondiale du terrorisme, lancée après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Le 7 novembre, il se retrouve, avec deux autres Suédois d'origine somalienne, sur l'une des listes noires publiées par les autorités américaines, sans possibilité de faire appel ou même de connaître les preuves rassemblées contre lui. Soupçonnée d'être un des relais financiers du terrorisme, la banque Al-Barakat voit tous ses avoirs gelés, comme ceux de ses membres, en vertu d'une décision de l'ONU, qu'entérine ensuite l'Union européenne. Du jo