A quoi servent les sanctions «ciblées» de l¹Union européenne contre les dirigeants zimbabwéens ? A pas grand-chose, manifestement, puisque Augustin Chihuri, chef de la police du Zimbabwe, a été autorisé à se rendre à Lyon, hier, pour assister à une réunion du comité exécutif d¹Interpol. Chihuri fait pourtant partie d¹une liste de 72 personnalités zimbabwéennes, à commencer par le président Robert Mugabe, interdites de séjour chez les Quinze.
Répression. La gaffe fait grand bruit au Royaume-Uni, l¹ex-puissance coloniale concernée au premier chef par la campagne d¹expropriation violente des fermiers blancs du pays : quelque 30 000 Blancs, d¹origine ou de nationalité britannique, vivent encore au Zimbabwe. «Il est absolument incroyable que les Français aient autorisé M. Chihuri à se rendre en France pour une réunion d¹Interpol, après le durcissement des sanctions de l¹UE et la conscience accrue des atrocités commises par le gouvernement de Robert Mugabe», s¹est indigné Michael Ancram, porte-parole du Parti conservateur britannique. Le ministère français des Affaires étrangères s¹est justifié en invoquant les «accords de siège» qui régissent le fonctionnement des organisations internationalesŠ
Limogé. Pendant ce temps, au Zimbabwe, la fuite en avant s¹accélère. Mugabe a investi lundi un nouveau gouvernement qu¹il a qualifié de «conseil de guerre» : au sein de la nouvelle équipe, les «durs» du régime sont confirmés à leur poste tandis que le ministre des Finances sortant, Simba Mak