Le président Jacques Chirac, qui clôturait hier la 10e Conférence des ambassadeurs, a réitéré l'opposition de Paris à une intervention américaine en Irak. «L'usage unilatéral et préventif de la force, a-t-il déclaré, est contraire à la vision de la sécurité collective de la France.» Si Bagdad s'obstine à refuser le retour «sans conditions» des inspecteurs en désarmement de l'ONU, a-t-il poursuivi, «il faudra alors que le Conseil de sécurité, et lui seul, soit en mesure de décider des mesures à prendre».
«Dictature». Simultanément, en visite à Damas, le vice-président irakien Taha Yassine Ramadan affirmait ne voir aucune utilité à un retour de ces inspecteurs «dès l'instant que l'administration américaine proclame jour et nuit que le problème n'est pas là» et qu'il s'agit de renverser le régime.
Ouvrant la Conférence, le ministre français des Affaires étrangères avait avancé le même argument légaliste que Chirac et critiqué le régime de Bagdad, qualifié de «dictature». Soulignant que Paris s'appliquait désormais à ne pas critiquer directement la politique américaine, le Washington Post parlait hier d'un «changement tactique» : selon le quotidien américain, sans renier ses positions, la France aurait décidé d'éviter les attaques frontales «afin d'aider à modérer la politique» de Washington et «de garder ses options ouver tes» en cas d'attaque unilatérale.
«Refondation». Le chef de l'Etat a aussi longuement évoqué l'Union européenne, présentant comme une priorité «la refondation e