Dominique de Villepin veut faire de son ministère le fer de lance de la réforme de l'Etat prônée par le Président et le Premier ministre. Dans un monde instable et incertain, la diplomatie française doit se rénover, estime-t-il, afin d'être plus réactive aux crises et mieux adaptée au grand enjeu du moment : la définition d'un nouvel ordre international. Ces vastes ambitions, en particulier la réforme du ministère, ne sont pas franchement nouvelles. Le ton, très volontariste et énergique, tranche en revanche avec les manières feutrées de l'équipe précédente et laisse présager une volonté plus affirmée de mener à bien ces réformes, par ailleurs bienvenues en ces temps d'économies budgétaires.
Eparpillement. Lors de son discours d'ouverture, mardi, de la 10e Conférence annuelle des ambassadeurs, le ministre est revenu sur ce qui entrave l'action de la France à l'étranger, à commencer par l'éparpillement. Reprenant un constat fait par son prédécesseur Hubert Védrine, il a rappelé que le Quai d'Orsay comptait 268 ambassades, consulats et représentations permanentes, qui s'ajoutent aux 438 missions à l'étranger des autres administrations, entraînant un gâchis de ressources financières et intellectuelles. Appelant à l'«unité d'action» un de ses leitmotivs , Villepin a promis une rationalisation.
De la même façon que Védrine voulait redéfinir la «carte diplomatique», son successeur promet de remodeler les postes en fonction des tensions régionales, avec quelques novations. Villepi