Jérusalem
de notre correspondante
C'est un petit renflement qui prend déjà les proportions d'une montagne. A l'extérieur des remparts de la vieille ville de Jérusalem, il faut se placer dans le prolongement du mur méridional pour le voir à l'oeil nu. Sur une surface de trois à quatre mètres carrés, recouverte d'un échafaudage, la muraille semble se laisser aller, se relâcher un peu sous le poids des ans et des disputes. Ce ne serait pas un drame si ces vieilles pierres ne servaient de support à l'espla nade des Mosquées, troisième lieu saint de l'Islam, que les Juifs vénèrent aussi sous le nom de Mont du Temple. Un lieu trop lourd de symboles pour qu'une boursouflure de maçonnerie ne dégénère immédiatement en controverse passionnelle.
Scénario catastrophe. «Une partie du Mont du Temple s'effondre, des centaines de fidèles sont tués, des milliers se précipitent sur les lieux poussés par la rage. [...] Toute la région peut être mise à feu et à sang», écrivait mercredi un éditorialiste du quotidien Mariv, lancé dans un scénario catastrophe. «Si des travaux ne sont pas entrepris immédiatement pour corriger cet affaissement, la muraille risque de s'écrouler lors des prochaines fêtes du Ramadan, menaçant de mort les milliers de fidèles qui se presseront sur l'esplanade», a prévenu, cette semaine, le comité israélien pour la préservation du Mont du Temple dans un message urgent adressé au Premier ministre Ariel Sharon.
Le mur méridional est loin d'avoir autant d'importance pour les Jui