Jérusalem
de notre correspondante
1 - Le «Patriot Act» et l'érosion du rôle des juges
Votée en octobre 2001, la «loi patriote» facilite le travail de la police au prix d'un sérieux recul des libertés publiques. Lorsque la «sécurité nationale» est en jeu, les étrangers peuvent désormais être détenus, parfois pour des durées illimitées, alors même qu'aucune charge précise ne pèse contre eux. Les contraintes judiciaires pour poser des écoutes, des micros ou des mouchards sur les lignes Internet sont sérieusement allégées. Les fouilles secrètes d'appartement, la consultation de fichiers d'entreprise ou d'université sont facilitées. Seul un sénateur, Russell Feingold, a voté contre le texte qui autorise, selon lui, le FBI à «fouiller la vie privée de n'importe quel citoyen au motif qu'il a travaillé dans la même entreprise, qu'il habite dans la même rue ou qu'il a voyagé dans le même avion qu'une personne sur laquelle la police enquête». La loi, en vigueur jusqu'en 2005, soulève la colère de nombreux Américains. Plusieurs villes ont passé des résolutions la condamnant. En août, un tribunal fédéral spécial, chargé depuis 1978 de veiller à l'étanchéité entre les activités de contre-espionnage et les enquêtes criminelles, en a réduit la portée en refusant au FBI le droit de mélanger les genres. Furieux, le département de la Justice a fait appel.
2 - Les expulsions d'étrangers, les «arrestations secrètes»
Après le 11 septembre, près de 1200 personnes ont été arrêtées ; quelque 600 étrange