L'Union européenne a confirmé ses difficultés à se positionner devant la perspective d'une guerre américaine contre l'Irak, lors de la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des Quinze qui s'est tenue ce week-end dans la petite ville danoise d'Elseneur. Difficile de concilier les positions du Royaume-Uni, de l'Italie et de l'Espagne, proches de la ligne dure des Etats-Unis et celle de l'Allemagne, opposée à toute offensive américaine unilatérale contre Saddam Hussein. «Personne n'a proposé une guerre. Il n'y a donc pas de raison que nous nous prononcions sur une guerre qui est hypothétique», a éludé samedi Per Stig Moeller, chef de la diplomatie danoise.
«Comme toujours, c'est le plus petit dénominateur commun qui a prévalu», a constaté un diplomate. Les Quinze ont durci le ton contre le président irakien, sommé de rouvrir «immédiatement» les portes de son pays aux inspecteurs des Nations unies. Le chef de la diplomatie britannique, Jack Straw, a rappelé : «Tout le monde reconnaît que si les inspecteurs étaient en mesure de faire pleinement leur travail, la nécessité d'une action militaire diminuerait.»
A quelques semaines des élections, le gouvernement allemand a adopté une position très pacifiste, menaçant même de retirer ses spécialistes militaires de la lutte NBC (nucléaire, biologique, chimique) déployés au Koweït. A Elseneur, le ministre des Affaires étrangères allemand, Joschka Fischer, a rejeté l'idée d'un «ultimatum» à Bagdad «car si les Irakiens n'o