Washington de notre correspondant
Mike Pheneger, 60 ans, est un drôle d'oiseau. Colonel à la retraite, il a été, dans les années 80, directeur adjoint du centre de commandement de l'armée, puis directeur du renseignement au sein du commandement des Opérations spéciales. Il vote républicain depuis toujours, et se qualifie de «très conservateur». Aujourd'hui, il se déclare même «terriblement faucon» en matière de politique étrangère. Mais lorsqu'il a terminé son travail, à l'Université de Floride du Sud (à Tampa), où il dirige la formation permanente, il se consacre à sa passion : la défense des libertés publiques et la lutte contre les lois scélérates de l'administration Bush.
Mike Pheneger est un militant de l'ACLU (American Civil Liberties Union), principale association américaine de défense des libertés. Etiquetée à gauche, elle donne généralement des boutons aux républicains. Mais Pheneger s'en moque : il fait partie de ces nombreux Américains qui sont tombés éperdument amoureux de leur Constitution. «Pendant trente ans dans l'armée, autour du monde, je me suis battu pour la défendre. Aujourd'hui, je ne fais que continuer», nous déclarait-il déjà il y a un peu plus d'un an, à Tampa. Il se bagarrait alors contre l'installation, dans le quartier chaud de la ville, de caméras de surveillance assorties d'un logiciel de reconnaissance faciale (Libération du 1er septembre 2001). Ces gadgets, alors très marginaux, sont aujourd'hui en passe d'envahir les aéroports.
Etats d'âme. Dans