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Libération

La guerre muselle les syndicats Israéliens

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Ils ne veulent pas être accusés d'aggraver la crise.
publié le 3 septembre 2002 à 0h51

Tel-Aviv envoyée spéciale

La Histadrout (Fédération générale du travail, liée au Parti travailliste) avait promis pour les premiers jours de septembre une grande journée de «révolte populaire» contre les problèmes économiques qui ravagent Israël. Mais celle-ci n'aura pas lieu. Quelles qu'en soient les conséquences, la population israélienne reste pour l'instant soudée derrière son Premier ministre, Ariel Sharon. «A cause de la situation sécuritaire, il est très difficile ici de mobiliser les gens sur autre chose que la politique. Une grève générale se justifierait compte tenu de l'ampleur de la crise économique et sociale. Mais les Israéliens ne sont pas encore mûrs, il faut les préparer davantage. Je ne veux pas que l'on m'accuse de fragiliser le pays, alors que celui-ci est quasi en état de guerre», nous a affirmé vendredi le chef de la centrale syndicale israélienne, Amir Peretz, dans ses bureaux austères de Tel-Aviv.

Budgets rognés. Dans tout autre pays qu'Israël, la population serait déjà dans la rue. Deux ans d'Intifada ont anéanti l'économie : les investisseurs qui avaient misé sur le processus de paix ont fui d'autant plus vite qu'aucune amélioration politique n'est en vue ; les touristes, effrayés par les attentats, ont rayé cette destination de la carte ; et le gouvernement rogne tous les budgets, y compris les aides aux défavorisés, pour regonfler des crédits militaires asséchés par la réoccupation des territoires palestiniens. Résultat, Israël compte aujourd'hui 27