Londres de notre correspondant
A rebours de son opinion et de la plupart des dirigeants européens, Tony Blair se déclare plus que jamais déterminé à intervenir en Irak. Lors d'une très longue conférence de presse dans sa circonscription de Sedgefield (nord de l'Angleterre), le Premier ministre britannique s'est efforcé, hier, de convaincre ses concitoyens de «la menace réelle et unique» que fait peser Saddam Hussein sur ses voisins moyen-orientaux et sur le reste du monde. Il a promis de rendre publics, «dans les prochaines semaines», les éléments à charge dont il dispose.
Camp antiguerre. Il s'est engagé à ouvrir «le débat le plus large au Parlement et ailleurs», mais sait qu'il aura fort à faire. Durant l'été, le camp antiguerre s'est renforcé et s'étend au-delà du cercle habituel des pacifistes. Selon un sondage publié la semaine dernière par le Daily Mirror, 71 % des personnes interrogées se disent hostiles à une action militaire sans mandat de l'ONU.
Tony Blair affirme détenir les preuves «indiscutables» que Saddam a recommencé à développer des «capacités chimiques et biologiques» et peut-être «nucléaires». Mais il a reconnu que la sortie prochaine de ce «dossier» qui, de l'avis des experts, ne devrait pas contenir beaucoup de révélations est avant tout dictée par le scepticisme ambiant. «Il est évident que le débat a évolué. Au début, j'avais pensé que nous ne le publierions pas tant que les décisions clés ne sont pas prises. Je pense maintenant qu'il est préférable d