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Libération

Clandestins en sursis en Israël

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Immigrés roumains ou chinois pourraient faire les frais de la crise.
publié le 5 septembre 2002 à 0h52

Tel-Aviv envoyé spécial

Lors du double attentat-suicide du 19 juillet dans le quartier populaire de Neve Sha'anan, à Tel-Aviv, les secouristes israéliens furent surpris de voir la plupart des blessés refuser de monter à bord des ambulances. Ces derniers ne sont pas venus non plus se faire soigner au dispensaire d'urgence qu'une ONG israélienne, Médecins pour les droits de l'homme, avait ouvert à leur intention, sachant leur réticence à se faire soigner dans des hôpitaux publics ou privés. Ici, dans ces faubourgs populeux, que l'on dirait aimantés par l'ancienne gare de bus toute proche et où Babel épouse la Terre promise, les flics font beaucoup plus peur que les bombes. Beaucoup d'immigrés ont un permis de travail qui a expiré. Certains n'en ont jamais eu. Et ceux qui sont en règle craignent aussi d'être expulsés, le Premier ministre Ariel Sharon, en quête d'un remède miracle à la rude crise économique qui secoue Israël, ayant décider de chasser du pays 50 000 étrangers.

Impossible de dire combien de nationalités se croisent dans ce quartier de Neve Sha'anan, qui s'organise autour de la grande rue piétonne du même nom. Ni de savoir quelle communauté est la plus nombreuse. Soudainement, Israël est bien loin. On y entend davantage parler roumain ou chinois que hébreu ou arabe. D'ailleurs, lorsqu'ils ont fait exploser leurs deux bombes, en juillet, devant un bar de la rue piétonne, les deux kamikazes palestiniens ont tué un Roumain, un Chinois et un Israélien. Comme nombre de se