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Libération

Les Sud-Coréens dopés au bistouri

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La chirurgie esthétique, nouvelle mode pour hommes et femmes.
publié le 5 septembre 2002 à 0h52

Séoul envoyé spécial

Assises dans un boudoir couvert de photos de jeunes femmes aux corps et aux visages parfaits, Soon-mi et sa mère patientent avant d'être reçues par le docteur Baek Hyun-joon. Chirurgien esthétique, le docteur a la réputation d'être un maestro de l'opération «des doubles paupières» qui consiste, par une incision, à débrider légèrement les yeux. Encore quelques minutes et Soon-mi, 17 ans, passera sur le billard aux frais de sa mère qui a subi, il y a un an, une opération identique. L'une comme l'autre, n'ont aucun complexe : «Le principal est qu'elle se sente bien dans sa peau, juge la mère, assistante de direction dans un grand groupe industriel de la péninsule. Il n'y a rien de pire pour une femme que de se sentir moche...» Coût de l'intervention : 1 million de wons, environ 900 euros. Avec, en prime, une invitation appuyée du docteur Kim pour d'éventuels implants mammaires : «Soon-mi veut être belle et je suis là pour l'aider à réaliser ce désir. De beaux seins transformeront sa silhouette», commente le praticien, en montrant les publicités pour sa clinique dans Ceci, l'un des premiers magazines féminins du pays. «Ici, la chirurgie esthétique n'est pas un tabou, au contraire. Elle est entrée dans les moeurs.»

Rabotage de mâchoire. Populaire, le bistouri ? Adulé plutôt. A Séoul, le ministère de la Santé recense plus de 400 cliniques et près de 800 chirurgiens esthétiques, un record en Asie. 13 % de la population sud-coréenne aurait déjà subi une opération.