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Libération

Pays-Bas: les dérapages du ministre de l'Immigration

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Membre du parti populiste, il multiplie les propos «inacceptables».
par Hélène CANTERS
publié le 5 septembre 2002 à 0h52

«Nous allons avoir la politique d'immigration la plus sévère de l'Union européenne.» Le tout nouveau ministre néerlandais de l'Immigration, Hilbrand Nawijn, est lancé. Membre de la Liste Pim Fortuyn (LPF), Nawijn a récemment claironné son objectif : «Empêcher 80 % des demandeurs d'asile d'entrer [dans le pays].» Et restreindre ce droit aux seuls Européens... C'était attendu : le parti populiste doit, en grande partie, son succès aux législatives du 15 mai à son discours musclé sur l'immigration. En chute libre dans les sondages du fait de ses querelles intestines et des scandales à répétition (lire encadré), la LPF espère bien rebondir en réactivant ce thème. Hilbrand Nawijn est passé à l'attaque il y a quelques jours en réclamant l'expulsion des «criminels marocains» de double nationalité. Le Premier ministre démocrate-chrétien Jan Peter Balkenende a rejeté sans équivoque la proposition, rappelant qu'elle enfreindrait les traités européens. Les déclarations de son ministre, a-t-il déclaré, sont «inacceptables».

Ballons d'essai. Mais Nawijn ne s'est pas calmé. Chaque jour ou presque, il lance ses ballons d'essai. Emprisonner les clandestins, contraindre les maires à mettre à la rue ceux à qui l'asile politique a été refusé, renvoyer les Marocains qui frappent leurs femmes... «Nous sommes trop souples avec les criminels, avec les clandestins, et avec les demandeurs d'asile, qui pourraient être rejetés aux frontières.» L'an dernier, le nombre de demandeurs d'asile a chuté de 25