Londres de notre correspondant
La ministre britannique de l'Education est «très en colère et très mécontente». Fin août, après l'arrestation d'un concierge d'école, Ian Huntley, et de sa complice, institutrice auxiliaire, Maxine Carr, pour le meurtre des fillettes Holly et Jessica, Estelle Morris avait voulu rassurer les parents : l'ensemble du personnel scolaire serait contrôlé. Mais sa mesure a provoqué un tel chaos qu'elle a dû être retirée en catastrophe mercredi soir, après avoir retardé la rentrée de plus de 7 000 enfants.
Un nouvel organisme, créé en mai et semi-privé, le Criminal Records Bureau (CRB), devait examiner en une semaine les casiers judiciaires de près de 22 000 enseignants, chauffeurs de bus, gardiens, cantiniers... Sans son aval, aucun établissement scolaire ne pouvait employer une personne en contact avec des mineurs. Mercredi, vingt-quatre heures après la rentrée, quelque 8 000 demandes de poste n'avaient pas encore été approuvées. Dans des dizaines d'établissements, les élèves ont été renvoyés chez eux, faute de professeurs. Ailleurs, des directeurs ont été contraints de coupler des classes. D'autres ont simplement choisi d'ignorer la consigne ministérielle.
Selon les autorités locales, la pénurie de personnel risquait de durer jusqu'à Noël. Estelle Morris reconnaît que le système «n'a pas fonctionné», mais souligne qu'elle n'est qu'une «cliente» du CRB, géré par le ministère de l'Intérieur et la société privée Capita.
Depuis la mi-août, la polémique fait