Menu
Libération

Karzaï, président sur la corde raide

Article réservé aux abonnés
Les attentats de jeudi montrent la fragilité du pouvoir afghan.
publié le 7 septembre 2002 à 0h54

Kaboul envoyé spécial

«Ces dernières semaines, on pouvait enfin essayer de croire que l'Afghanistan empruntait, après vingt-trois ans de guerre, la voie de la paix, de la reconstruction et de la démocratie. Après les attentats de jeudi, il semble que les jeux ne sont pas encore faits en Afghanistan. Une nouvelle lutte de pouvoir est peut-être même en train de commencer.» Cette réflexion d'un journaliste afghan traduit le retour à Kaboul d'une certaine angoisse de l'avenir qui s'était estompée ces derniers temps. Elle illustre aussi la fragilité relative du gouvernement de transition du président afghan Hamid Karzaï. Sur le plan de la sécurité physique de ses composantes tout d'abord, puisque Karzaï lui-même n'est sorti indemne jeudi de l'attentat qui le visait «que par miracle», selon l'expression de Lise Doucet, une journaliste de la BBC qui a été témoin de la scène à Kandahar. En l'espace de sept mois, deux membres du gouvernement ont été assassinés en plein jour, le ministre des Transports, Abdoul Rehman, en février, et l'un des cinq vice-présidents afghans, Hadji Qadir, abattu par deux hommes armés en plein centre de Kaboul, en juillet dernier.

Repaire taliban. Dans ces deux derniers cas, les enquêtes diligentées par le gouvernement ne sont pas parvenues à faire la lumière sur l'identité des assassins, qui courent toujours. Au cours de la même période, plusieurs autres attentats, contre le ministre de la Défense, Qasim Fahim, et Hamid Karzaï, ont échoué ou ont été déjoués.