Bilbao envoyé spécial
«Le gouvernement espagnol utilise la démocratie pour affaiblir la démocratie. Aujourd'hui, au Pays basque, on vit de fait dans un Etat d'exception où les droits fondamentaux sont bafoués», s'exclame Joseba Egibar, porte-parole du Parti nationaliste basque (PNV). A la tête du gouvernement régional basque depuis plus de vingt ans, les nationalistes modérés ont décidé de durcir le ton contre Madrid après l'offensive du Parlement espagnol et du juge Baltasar Garzon, visant à mettre hors la loi Batasuna, la vitrine politique de l'ETA.
Provocateurs. Avec son allié dans la coalition, le petit parti Euskal Alkartasuna (EA), le PNV a demandé, jeudi, au Parlement basque de faire appel pour «inconstitutionnalité» contre la nouvelle loi espagnole sur les partis, votée en juin, et dont découle le projet d'interdiction de Batasuna. Encore plus provocateurs, les nationalistes de EA organisent samedi matin, à Guernica près de Bilbao un rassemblement pour la «défense des libertés», une façon de s'opposer à la mise hors la loi de Batasuna. «L'initiative de Madrid revient à prohiber le droit élémentaire de se réunir et de manifester, lance Begona Errazti, la présidente de EA. Cela jette des milliers de gens dans un vide juridique. Or, il faut battre Batasuna par les urnes, et pas autrement, sinon on donne raison à l'ETA et à tous ceux qui justifient la violence.»
Reprenant l'initiative politique, les nationalistes modérés menacent d'accentuer leur stratégie de rupture av