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Libération

Réunification: match nul des frères ennemis coréens

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Le foot pourrait signifier une reprise du dialogue Nord-Sud.
publié le 9 septembre 2002 à 0h55

Séoul envoyé spécial

Ils ont entamé le match avec, sur leurs épaules, le maillot rouge de la Corée du Sud, demi-finaliste du Mondial. Mais à la mi-temps, Yoo-ri et son frère Tae-kyu ont revêtu chacun le tee-shirt de la «réunification» offert par leurs parents : une péninsule coréenne bleue sur fond blanc, barrée du slogan «Une seule Corée». Dans un stade de Séoul plein à craquer, les 60 000 spectateurs présents pour le duel entre les équipes de foot du Nord et du Sud ont, comme les deux ados, mis samedi soir un bémol à leur exubérance nationaliste. Les applaudissements allaient aux deux équipes et les couleurs de la réunification dominaient. Qu'importe le score de 0-0, plat comme la rencontre, tout en retenue.

«Ping-pong diplomatie». Plus qu'un match, ce premier choc entre les deux frères ennemis d'Asie depuis 1993 ­ 3-0 pour le Sud ­ a surtout été un ballet diplomatico-sportif, à l'image de la «ping-pong diplomatie» entre la Chine et les Etats-Unis. Son initiateur, la fondation Europe-Corée, avait distribué durant le Mondial près de 30 000 ballons de foot aux enfants nord-coréens. Elle s'est ensuite attelée à rendre possible cette rencontre, perçue comme un signe de bonne volonté du régime stalinien de Pyongyang : «L'enjeu allait bien au-delà du foot. Tout le monde l'a compris», confirme un de ses responsables, Jean-Jacques Grauhar. De sorte que rien ne fut laissé au hasard. Ni le niveau des formations, bien calibré (le Sud alignait surtout des espoirs). Ni le protocole : jou