Londres de notre correspondant
Un rapport accuse la patrie de George Orwell de jouer à Big Brother. La Grande-Bretagne figure parmi «les pires [pays] du monde développé» en terme de «protection de la vie privée», selon deux organisations de défense des droits de l'homme. Grâce à leur réseau de vidéosurveillance et leur arsenal législatif et réglementaire, les autorités britanniques peuvent épier les moindres recoins du territoire ou de la toile électronique sans mandat judiciaire.
Vidéosurveillance. Dans leur enquête annuelle, rendue publique vendredi lors d'un colloque à la London School of Economics, Privacy International et Privacy Information Center, basés respectivement à Londres et à Washington, constatent une «érosion» générale des libertés individuelles depuis les attentats du 11 septembre. Parmi les 50 Etats passés à la loupe, le Royaume-Uni joue un «rôle moteur» et se caractérise par un non-respect «pathologique» de l'intimité de ses concitoyens. «La vidéosurveillance, le contrôle des moyens de communications et la collecte d'informations s'y multiplient plus rapidement que dans des pays comme Israël ou Singapour», pourtant champions en la matière, écrit Simon Davies, directeur de Privacy International. A ce rythme, chaque carré de bitume sera bientôt filmé. Entre 250 et 400 millions de livres sont dépensés chaque année pour développer un réseau vidéo qui compte déjà près de 1,5 million de caméras.
Mais c'est l'espionnage électronique qui inquiète le plus les auteurs