Vienne de notre correspondant
La crise qui déchirait l'extrême droite autrichienne depuis la fin août a trouvé son épilogue : la démission, dimanche soir, de la vice-chancelière Susanne Riess-Passer et de deux autres ministres FPÖ a provoqué la chute du gouvernement tout entier. Le chancelier conservateur Wolfgang Schüssel a annoncé hier son intention de dissoudre le Parlement d'ici à dix jours. De nouvelles élections pourraient avoir lieu dès la fin novembre, tous les ministres actuels restant en poste jusqu'à la formation d'un nouveau cabinet.
«La coalition n'a pas échoué sur des questions de fond, mais à cause de la susceptibilité de certaines personnes», a commenté Schüssel, refusant ainsi de remettre en cause la décision qui l'avait poussé, en février 2000, à former une coalition avec le FPÖ de Haider. Plus qu'à ce dernier, le chancelier s'en est pris, sans les nommer, aux autres leaders de l'aile radicale du parti. A la question de savoir s'il peut envisager de reconduire une alliance avec Haider, Schüssel a fait comprendre qu'il laissait toutes les portes ouvertes.
Malgré le risque que ces élections anticipées représentent pour lui et son parti, l'ÖVP, Schüssel n'avait guère le choix. La reprise en main du FPÖ par Haider et les «durs» du parti, en guerre ouverte depuis plusieurs semaines contre la ligne modérée suivie par Riess-Passer et ses ministres, rendait impossible la poursuite de la «cohabitation» sur des dossiers aussi sensibles que la réduction du déficit public