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Libération

L'extrême droite autrichienne à l'usure du pouvoir

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L'opinion a vite compris que le FPO était incapable de tenir ses promesses.
publié le 10 septembre 2002 à 0h56

Vienne de notre correspondant

Coup de tête d'un égocentrique à la vanité blessée ou fin calcul d'un redoutable stratège politique ? L'attitude de Jörg Haider, qui vient de remporter son bras de fer contre la vice-chancelière Susanne Riess-Passer, poussée à la démission, tient probablement des deux. Décrit par un grand psychanalyste viennois, August Ruhs, comme «profondément narcissique», l'homme fort de l'extrême droite autrichienne souffrait depuis longtemps de la soif d'indépendance grandissante de son ex-attachée de presse, propulsée par son bon vouloir à la tête du parti en 2000. Lorsque, début juin, à la veille du congrès annuel du FPÖ, la «petite Susanne» a opposé un non catégorique à sa demande de reprendre les rênes, Haider y a vu un crime de lèse-majesté, lui qui s'est toujours considéré comme une sorte de père pour les membres de son parti.

Danger. Mais faire chuter le gouvernement tout entier apparaît comme la seule carte à jouer pour une formation en perte de vitesse. En vieux routier de la politique, Haider a certainement compris depuis le début l'énorme danger de participer à un gouvernement, pour un parti dont le succès reposait sur les facilités démagogiques qu'offrent les bancs de l'opposition.

Une fois le FPÖ aux «affaires», toutes ses faiblesses structurelles sont apparues au grand jour. A commencer par le déficit de cadres compétents, capables de gérer des dossiers au quotidien. En dix-huit mois, quatre ministres (sur six) démissionnent, parfois plombés par