Cet article a été publié le 11 septembre 2002.
De ce jour, il reste des chiffres venus des décombres : 144 alliances, 437 montres, 119 boucles d'oreilles, 80 bracelets, 19 858 débris humains... Et d'autres encore, 760 km/h et 950 km/h, la vitesse des avions s'encastrant dans les tours du World Trade Center, 980° C, la température des incendies qui les anéantirent. Autopsie du plus grand attentat jamais perpétré. Il était une fois le 11 septembre...
Enfermé avec son portable dans les toilettes du Boeing 767 d'American Airlines qui assure la liaison Boston-Los Angeles, le steward avertit sa compagnie que des pirates armés de rasoirs et de cutters ont pris le contrôle de l'appareil. Deux de ses collègues ont été tués. L'un des pirates a le siège 8D. Avait. Arrivé au cockpit, Mohammed Atta a pris les commandes. Il passe en pilotage manuel, maîtrise les effets de portance de l'avion, cible en vue. A 8 h 46, le vol AA 11 éventre la tour nord du World Trade Center à New York. Une béance de quatre étages, du 94e au 98e. La tour d'acier tangue. La tête dans un champignon de fumées vénéneuses. «On nous a dit de ne pas bouger, d'attendre les pompiers», explique la voix d'Ivhan Carpio, employé au restaurant Fenêtres du monde du 107e étage, sur le répondeur de son domicile. Le serveur Jan Maciejewski raconte à sa femme que les conduits ont dû être endommagés, qu'il va prendre l'eau des fleurs pour humidifier une serviette afin de se protéger de la fumée (1). Les écrans de télévisi