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Libération

Front européen pour préserver la CPI

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Le forcing américain contre la Cour pénale internationale inquiète l'UE.
publié le 12 septembre 2002 à 0h58

Israël, la Roumanie, le Timor oriental et le Tadjikistan ont déjà cédé au chantage de l'administration Bush : ces quatre pays viennent d'accepter, par un accord bilatéral avec Washington, qu'aucun ressortissant américain ne puisse être traduit devant la nouvelle Cour pénale internationale (CPI), habilitée à juger des particuliers pour crimes graves ou contre l'humanité. Entendre Berlusconi dire que l'Italie était «encline» à accéder à cette requête américaine a jeté un froid, fin août, sur la réunion à Elseneur (Danemark) des ministres des Affaires étrangères des Quinze. D'autant que l'Italie n'est pas le seul «maillon faible» de l'Union européenne, puisqu'en Grande-Bretagne Tony Blair a jugé «légitimes» les préoccupations américaines. Face aux intenses pressions d'outre-Atlantique, l'Europe gardera-t-elle un front uni ? Alors même qu'à Bruxelles la Commission a exhorté les pays candidats à ne pas suivre le «regrettable» exemple roumain, ce serait hautement souhaitable. A défaut d'être tous d'emblée sur la même ligne, les Quinze se sont donné jusqu'au 30 septembre pour rechercher une position commune.

Intégrité. Quelques heures après sa sortie fracassante, le chef du gouvernement (et de la diplomatie) italien est rentré dans le rang. Et les Quinze sont repartis d'Elseneur avec un double engagement : trouver une réponse commune aux demandes américaines et ne rien faire qui affaiblisse la CPI qu'ils ont eux-mêmes portée sur les fonts baptismaux, mais dont les Etats-Unis se sont