Norrbotten envoyé spécial
A midi pile, comme annoncé sur l'affiche, deux grosses cylindrées viennent se garer sous un bouleau, entre les supérettes ICA et Konsum de la petite ville de Råneå, non loin du cercle polaire. Lars Törnman, tête de liste de Norrbottenpartiet (le «Parti du Norrbotten»), tout de cuir noir vêtu, dégrafe son casque, accroche sa lourde veste au guidon de sa Honda GoldWing et va serrer les mains de la vingtaine de curieux présents. Empoignant son mégaphone, il commence sa harangue. «J'ai parcouru plus de 20 000 kilomètres en moto dans la région depuis le début de la campagne électorale, visité plus d'une centaine de villages et presque partout, je vois des communautés frappées par la récession. Les gens quittent la région comme jamais. Les écoles et les centres de soins ferment. Pourquoi 63 % des emplois publics sont-ils concentrés à Stockholm, où il n'y a pas assez de logements ? Qu'ils viennent ici ! Nous exigeons au moins 3 000 emplois publics.»
A quelques jours des élections municipales, régionales et législatives de dimanche, Törnman fait figure d'extraterrestre dans le paysage politique très policé de la Suède. Dans un pays où l'extrême droite reste lilliputienne, le vote protestataire s'exprime au travers de candidats comme lui. Ses adversaires, nombreux à droite comme à gauche, le taxent de populisme. «Il râle tout le temps et donne l'impression que l'on ne fait que réclamer des subventions», dit Anna Grönlund, candidate libérale. «Que pourra-t-il f