Bruxelles (UE)
de notre correspondant
L'Union européenne aura sa Constitution. Le ralliement britannique, officialisé fin août par Jack Straw, ministre des Affaires étrangères, a levé le dernier obstacle. Adieu, donc, traités de Rome, Maastricht, Amsterdam, Nice... Le citoyen européen s'y retrouvera peut-être mieux que dans les 1 045 pages de textes actuels, comme l'a espéré, jeudi, Valéry Giscard d'Estaing, le président de la Convention, lors de la session de rentrée.
Le revirement britannique aurait-il débridé l'imagination des conventionnels ? Avant les vacances, tout le monde se désolait de l'absence de texte. Aujourd'hui, c'est le trop-plein qui menace. A droite surtout, la gauche étant, pour l'heure, largement inexistante. Tous ces projets de Constitution (majoritairement fédéralistes) n'ont pourtant pas la même valeur politique. Ainsi, il est évident que le texte rédigé par l'eurodéputé démocrate-chrétien allemand Elmar Brok pèse plus que celui du libéral britannique Andrew Duff qui, lui-même, pèse plus que la proclamation de l'eurosceptique danois Jens-Peter Bonde (1). Mais la contribution la plus attendue est celle du Parti populaire européen (PPE, qui réunit les conservateurs et les démocrates-chrétiens), qui doit être débattue à son congrès d'Estoril, au Portugal, les 17 et 18 octobre.
L'UE étant désormais majoritairement à droite, le consensus d'Estoril a des chances de donner le la à la Convention. Les grandes manoeuvres ont d'ores et déjà commencé : lundi, en Sarda