Rome de notre correspondant
Au beau milieu du dernier Conseil des ministres, Silvio Berlusconi s'est tout à coup levé de son fauteuil. Accompagné de Gianni Letta, sous-secrétaire à la présidence et ancien vice-président de la Fininvest, son empire de communication, il s'est rendu dans l'antichambre pour y patienter, le temps que le reste de son gouvernement discute du projet de loi sur la réforme de l'audiovisuel. «Nous ne voulions pas être suspectés de conflit d'intérêts», a très sérieusement expliqué Gianni Letta. «Nous sommes en pleine farce», a rétorqué Enzo Carra, l'un des responsables de l'opposition de gauche, qui dénonce un nouveau cadeau pour les entreprises de Berlusconi. Notamment parce que le projet de loi autorise Rete 4, la troisième chaîne du Premier ministre, à rester sur le canal hertzien, contrairement aux décisions prises par les précédents gouvernements.
Attaque en règle. «Depuis seize mois qu'elle est au pouvoir, la majorité de droite n'a cherché qu'à défendre les intérêts économiques et judiciaires de Berlusconi, approuvant notamment une série de textes pour l'aider dans ses démêlés avec la justice», attaque Gavino Angius, chef du groupe parlementaire des démocrates de gauche. De fait, Silvio Berlusconi, qui avait promis de résoudre le conflit d'intérêts dans les cent premiers jours de son mandat, a présenté un projet de loi sur ce thème. Mais celui-ci ne l'empêche pas de rester propriétaire des trois grandes télévisions privées de la péninsule, du plus g