Srinagar envoyé spécial
Assassinats, menaces de mort et crainte de fraudes : c'est dans un climat très tendu que commencent aujourd'hui les élections régionales dans la partie indienne du Cachemire, en proie à une violente insurrection séparatiste depuis treize ans (lire ci-dessous). 5,6 millions d'électeurs sont invités à voter lors de ce scrutin, qui se déroulera en quatre phases, jusqu'au 8 octobre, afin de renouveler l'assemblée régionale du Jammu-et-Cachemire, dirigée depuis 1996 par la Conférence nationale, un parti pro-indien. New Delhi souhaite une forte participation, afin d'asseoir sa légitimité dans cet Etat, le seul à majorité musulmane du pays, qu'elle se dispute avec le Pakistan. Mais les violences à répétition lors de la campagne électorale ont semé la peur dans les esprits et, malgré la présence de quelque 100 000 policiers et paramilitaires déployés pour assurer la sécurité des bureaux de vote, de nombreux observateurs craignent un taux d'abstention record.
Plus de 440 personnes, dont 25 activistes politiques, ont été tués à travers l'Etat depuis le début août, lors d'attaques attribuées à des groupes séparatistes armés. Partisans d'un rattachement du Cachemire indien au Pakistan voisin, ceux-ci ont menacé d'abattre tous ceux qui participeraient au processus électoral organisé par New Delhi. Deux candidats ont déjà été tués, dont un ministre local, Mushtaq Ahmad Lone, abattu mercredi lors d'une réunion publique. Hier, deux policiers ont été tués dans l'attaque