Madrid de notre correspondant
C'est «une nouvelle magnifique», s'est exclamé le ministre de l'Intérieur espagnol, Angel Acebes. Au moment où sa vitrine politique, Batasuna, est sur le point d'être interdite en Espagne, l'ETA voit tomber la tête de son appareil militaire, et ce pour la troisième fois depuis 1999. Arrêté lundi soir à Talence, dans la banlieue de Bordeaux, Juan Antonio Olarra Guridi, 35 ans, est accusé par Madrid d'au moins neuf assassinats et de diriger les commandos de l'ETA depuis février 2001. Ainhoa Mujika Goñi, 32 ans, sa compagne, a été interpellée au cours du même coup de filet, tout comme une complice française, Saroia Gallarraga, responsable, selon la police, de la location d'appartements pour le compte d'etarras.
Madrid s'est bien sûr réjoui de l'arrestation de «deux des terroristes les plus brutaux» de l'organisation, recherchés depuis 1994 : vingt mandats d'arrêt pesaient sur Olarra Guridi, douze sur sa compagne. Ce coup de filet confirme, pour les autorités espagnoles, «la bonne coopération policière avec la France». Le couple a été interpellé après trois mois de surveillance constante autour de leur appartement à Talence. C'est en identifiant d'abord sa compagne, avec le concours de la police espagnole, que les policiers français ont compris qu'ils étaient sur la piste du chef présumé de l'appareil militaire de l'ETA.
Trois commandos. L'itinéraire de Juan Antonio Olarra Guridi au sein de l'ETA est révélateur de la récente évolution de l'organisation